https://news.un.org/en/story/2024/12/1158171
13 décembre 2024
Une nouvelle loi controversée en Iran prévoit désormais des peines de prison allant jusqu'à 15 ans et même des condamnations à mort potentielles pour les femmes et les jeunes filles qui refusent de porter le hijab. Des experts indépendants nommés par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies, ainsi que des défenseurs mondiaux des droits de l'homme comme Mme May Sato, ont condamné cette loi, la qualifiant d'"attaque fondamentale contre les droits des femmes".
Mme May Sato, défenseur des droits de l'homme de renommée internationale, a déclaré
"Cette loi représente un recul dévastateur pour les droits des femmes en Iran et dans le monde. Non seulement elle arme le pouvoir de l'État contre les femmes, mais elle institutionnalise également la peur et la méfiance au sein des communautés. La communauté internationale ne peut rester silencieuse face à des violations aussi flagrantes".
La législation, officiellement intitulée Loi sur la protection de la famille par la promotion de la culture de la chasteté et du hijab, s'applique aux filles dès l'âge de 12 ans. Elle intensifie le contrôle de l'État sur le corps et les libertés des femmes, en intégrant l'application de codes vestimentaires stricts dans tous les aspects de la société iranienne.
Les experts soulignent que cette loi associe des sanctions pénales sévères à une surveillance obligatoire des citoyens, transformant les individus, les familles et les entreprises en exécutants de la politique de l'État. Les programmes éducatifs et les campagnes publiques sont désormais tenus de promouvoir la "culture de la chasteté", ce qui contribue à normaliser l'oppression systémique.
Dans une déclaration commune, les experts des Nations unies ont dénoncé les conséquences considérables de cette loi :
"Cette loi constitue une violation flagrante des droits humains fondamentaux, notamment des droits des femmes à l'égalité, à la liberté d'expression, de religion, de croyance, à l'autonomie corporelle, à la liberté, à la sécurité et à la vie privée.
Plus inquiétant encore, la loi autorise les juges à condamner à mort des personnes accusées de "corruption sur terre" pour avoir refusé de se conformer à l'obligation de porter le hijab.
Les experts, rejoints par Mme Sato, ont averti que ces mesures pourraient intensifier la violence à l'encontre des femmes et des filles, aggraver la discrimination fondée sur le sexe et favoriser un "climat de peur" au sein de la société iranienne. Les populations vulnérables, notamment les enfants et les jeunes, risquent de souffrir le plus des mécanismes d'application de la loi.
Les défenseurs des droits de l'homme ont demandé l'abrogation immédiate de la législation. Les experts nommés par les Nations unies ont engagé un dialogue avec le gouvernement iranien sur cette question, tout en invitant la communauté internationale à rester vigilante.
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